- éberluer
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⇒ÉBERLUER, verbe trans.Donner la berlue. Je m'instruisis beaucoup à observer leurs feintes et leurs passades propres à fatiguer et éberluer le taureau (GIDE, Thésée, 1946, p. 1423).— Au fig. Remplir d'étonnement, causer une grande surprise. Il était très vrai qu'Augustin imitant Vaton, éberluait trop souvent Christine de raisonnements extraordinaires (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 114) :• ... Montherlant fait penser à ces grimauds frais émoulus du collège, encore tout farcis d'une science purement livresque et mal digérée, et qui vous éberluent de mille citations trop neuves en leur mémoire.PAULHAN, Les Fleurs de Tarbes, 1941, p. 203.Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj. éberluant, ante. Qui provoque l'étonnement; qui déconcerte. Je ne me gênerai pas pour écrire en dix lignes que je trouve la chose éberluante (LÉAUTAUD, Journal littér., IV, 1922-24, p. 175). Un article éberluant dans Life sur l'état actuel de nos connaissances astronomiques (GREEN, Journal, 1950-54, p. 45).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1. 1530 intrans. « être ébloui » (PALSGR., p. 507 : Mes yeulx esberluent tant); 1567 trans. « donner la berlue à quelqu'un » (BAÏF, Le Brave, I, 1 ds HUG.) — 1611, COTGR.; repris par BOISTE 1841; 2. 1585 esberlué part. passé adj. (CHOLIÈRES, 6e Matinée, p. 225 ds HUG.). Dér. de berlue; préf. é-, dés. -er. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 278.
éberluer [ebɛʀlɥe] v. tr.ÉTYM. 1530; repris vers 1830; de é-, berlue, et suff. verbal.❖2 Étonner fortement.——————éberlué, ée p. p. adj.ÉTYM. (1585).1 Qui a la berlue.2 Fam. Ébahi, stupéfait.0 Ma mère, complètement submergée, éberluée, amusée tout de même par tant de pitrerie, mais effrayée plutôt encore, et n'approuvant pas trop une méthode qui supprimait la contrainte et l'effort (…) tâchait en vain de placer une phrase complète (…)Gide, Si le grain ne meurt, I, V, p. 161.REM. On relève des variantes régionales, comme ébervigé (1883, Daudet, in D. D. L.).
Encyclopédie Universelle. 2012.